Cycle de cours par Elisabeth Rigal - Cours N°1 : Dans Human Condition, Arendt mobilise tout ce qu’elle avait appris auprès de Husserl, de Heidegger et de Jaspers pendant son cursus universitaire, ainsi que les acquis de la thèse qu’elle avait soutenue en 1929 sur le concept d’amour chez Saint-Augustin. Elle puise aussi très largement dans la pensée antique, notamment dans l’Éthique à Nicomaque d’Aristote dont elle s’approprie la définition de l’homme comme « vivant doué de parole (zoon logon echon) qui est, par nature, un vivant politique (zoon politikos) ». J’entamerai mon parcours en explorant les sources de la pensée arendtienne et en montrant comment elle les infléchit pour frayer son propre chemin et le placer sous l’égide de « l’amour du monde » et de la reconnaissance de la « pluralité humaine ».

Débat par Eric Lowen - En tenant compte des éclairages de la révolution anthropologique intervenue dans les sciences humaines, comment peut-on penser le bonheur aujourd’hui ? Quelle définition peut-on donner du Bonheur ? Quelle différence avec le plaisir et le bien-être ? Est-il individuel ou collectif ? Est-il moral ou amoral ? Est-il accessible à tous ou seulement à certaine personnes ? Pourquoi de nombreux courants religieux et philosophiques s’opposent-ils au bonheur ? Si la notion de bonheur est encore recevable, quels sont les principes qui permettent de l’atteindre, les obstacles à dépasser ? … Autant de questions que nous essayerons d’aborder dans le cadre d’un cercle de réflexion annuel, dans une approche matérialiste, athée et humaniste.