Conférence par Bettina Couderc - La proposition d’analyses des caractéristiques génétiques qu’elles soient légales (médecine personnalisée) ou pas (tests en accès libre) ne cesse d’augmenter. Même si la génétique permet de proposer des traitements mieux adaptés à chaque cas et quelquefois même en amont de l’apparition d’une pathologie (traitements de prédispositions) elle induit un certain déterminisme, certains courants (notamment matérialistes et naturalistes) soutenant même que : « Nous ne sommes que la somme de nos gênes et de leurs interactions. » Ce point de vue est réducteur, car outre le risque d’un certain eugénisme, il oublie la liberté humaine, le rôle de la conscience réflexive et l’impact du langage, de la culture, de la mémoire collective qui sont aussi impliqués non seulement dans nos choix mais également dans notre santé. L’humain n’est pas défini par ses gènes, mais il ne peut non plus s’en affranchir totalement car l’identité humaine est plastique, à la fois conditionnée et ouverte. Philosophiquement, cela nous place au cœur d’un paradoxe : nous sommes à la fois produits et créateurs de nous-mêmes.