La tragédie prend naissance quand on commence à « regarder le mythe avec l’œil du citoyen », écrit Walter Nestle. Composée de trois conférences, cette journée s’intéressera tout d’abord au rapport entre la tragédie et la cité d’Athènes, ainsi qu’à sa première réception philosophique par Platon et Aristote. Née avec la démocratie athénienne, la tragédie demeure indissociable d’un certain exercice démocratique, médiatisant les problèmes, les doutes et les angoisses de la cité. Platon la considère comme foncièrement nocive alors qu’Aristote lui reconnait un rôle cathartique. Les deux conférences suivantes seront consacrées à Nietzsche, la deuxième explorant sa conception conflictuelle du dionysiaque et de l’apollinien. Selon Nietzsche, la tragédie est tout sauf un simple divertissement. En en le transformant en dieu de l’art, concurrent d’Apollon, la tragédie a contribué à faire de Dionysos, dieu venu d’Orient arrivé tardivement dans le panthéon grec, le plus puissant de tous les dieux. La troisième conférence questionnera plus en profondeur les rapports entre l’art et la morale. Nietzsche fait apparaître une véritable philosophie du tragique, pour laquelle l’art et non la morale est l’activité proprement philosophique, voire métaphysique, de l’homme. Dans la tragédie, Dionysos est peu à peu dépouillé de son caractère religieux. En lui, dieu de l’art et de la nature, apparaît la possibilité d’un jeu de mystères laïc, un irrationnel non surnaturel, qui va s’opposer au rationalisme moral socratique et platonicien.
En présentiel à la Maison de la philosophie, en visioconférence et en replay.
Inscription (replay inclus) : adhérent 15 € – non-adhérent : 30 €
Présentation détaillée de cette journée d’étude : NIETZSCHE ET LA TRAGÉDIE GRECQUE, APOLLON CONTRE DIONYSOS