Cycle « ARENDT ET LA CONDITION DE L’HOMME MODERNE » : 5 cours hebdomadaires par Elisabeth Rigal, agrégée de philosophie et chercheur émérite au CNRS, le samedi matin, de 10H à 12H
La Condition de l’homme moderne, parue en 1958, est le second des deux grands livres d’Hannah Arendt. Elle y mène une enquête historique qui porte sur l’ensemble de l’histoire de l’Occident depuis Homère et qui est donc bien plus vaste que celle qu’elle avait présentée dans les Origines du totalitarisme. Si cet ouvrage, à la différence du précédent, possède des enjeux intrinsèquement philosophiques, Arendt y remet cependant en cause l’inconditionnel privilège que les philosophes ont accordé à la vita contemplativa, et elle s’engage dans une exploration de la vita activa – de ses composantes et des ses structures – qui adjoint de nouveaux arguments à ceux mis en avant par les Origines du totalitarisme pour montrer que « le fil de la tradition s’est rompu » et que nous ne pourrons pas le renouer.
N°2 – LA QUESTION DE LA « NATALITÉ » ET LA « SECONDE NAISSANCE » : « Les hommes naissent – nouveaux venus, encore et toujours, dans un monde qui les a précédés dans le temps », affirme Arendt qui fait du concept de natalité le concept central de son anthropologie. Et la façon dont elle explicite ce concept lui permet de montrer qu’il faut récuser l’idée d’espèce ou de genre humain au profit de celle de « pluralité humaine », et qu’il faut attribuer à cette pluralité « le double caractère de l’égalité et de la distinction ». Mais le concept arendtien de natalité ne renvoie pas seulement à la naissance au sens propre. L’une des thèses centrales de Human Condition est en effet que « c’est par le verbe et l’acte que nous nous insérons dans le monde humain, et [que] cette insertion est comme une seconde naissance dans laquelle nous confirmons et assumons le fait brut de notre apparition physique originelle ». Quels sont donc les enjeux d’une telle approche de la condition humaine, approche dont il faut souligner qu’elle ne se contente pas d’éclairer notre condition à la lumière de la natalité (et non de la mortalité), mais qu’elle s’attache aussi à montrer que l’action en tant qu’elle initie du nouveau est cela même qui fait naître un monde commun, partageable ?
Participation en présentiel, en visioconférence et en replay : Inscription sur notre site
Participation complète : adhérent 20€ – non adhérent : 40€ – Cours à l’unité : tarif unique 10€
Retour à la présentation complète du cycle ARENDT ET LA CONDITION DE L’HOMME MODERNE