Lieu : en présentiel à la Maison de la Philosophie.

Programme détaillé : à télécharger.

Inscription au cycle : adhérent 20 €, non adhérent 40 €.

Cycle en visioconférence : ce cycle de cours peut être suivi en visioconférence (via ZOOM). Vous recevrez un lien zoom pour chaque cours.

Cours à l’unité : Ce cycle peut aussi se suivre à l’unité en présentiel, sans s’inscrire à la totalité, en présentiel. Tarif : adhérent : 7 €, non adhérent : 10 €.

Replay : Inclus dans l’inscription au cycle de cours, ainsi que dans le PASS PHILO pour les adhérents.

Réservation obligatoire : en ligne ou à la Maison de la philosophie.

Lorsque, dans la république, le peuple en corps a la souveraine puissance, c’est une démocratie ; lorsque la souveraine puissance est entre les mains d’une partie du peuple cela s’appelle aristocratie.

Montesquieu (1689-1755)

De l’esprit des lois

Cycle de philosophie politique

 

HEURS ET MALHEURS DE L’IDÉE DE DÉMOCRATIE

Cycle de 4 cours hebdomadaires par Élisabeth Rigal, agrégée de philosophie et chercheur émérite au CNRS.

 À partir du samedi 2 mars 2024, le samedi matin de 10h à 12h.

– cycle de cours en présentiel à la Maison de la philosophie et en visioconférence zoom –

Le cycle se propose de soumettre à l’examen le devenir de l’idée de démocratie dans l’histoire de l’Occident et d’analyser les difficultés auxquelles la mise en pratique des principes démocratiques s’est trouvée confrontée, en vue d’introduire au débat très vif sur l’idée de démocratie mené par un certain nombre de penseurs contemporains qui cherchent à comprendre ce qu’il y a d’inconditionnel dans l’exigence démocratique et ce qu’est une politique véritablement démocratique, c’est-à-dire non inféodée au libéralisme ou néo-libéralisme.

No1 – Samedi 2 mars 2024, de 10H à 12H : 

L’INVENTION ATHÉNIENNE DE LA DÉMOCRATIE ET SON ÉVALUATION CRITIQUE PAR PLATON ET ARISTOTE

No2 – Samedi 9 mars 2024, de 10h à 12h :

L’IDÉE MODERNE DE DÉMOCRATIE AU PRISME DE SES PRINCIPES FONDAMENTAUX (ROUSSEAU) ET DE SA MISE EN ŒUVRE EN FRANCE ET EN AMÉRIQUE

N°3 – Samedi 16 mars 2024, de 10h à 12h : 

LA POLITIQUE DÉMOCRATIQUE AUX PRISES AVEC LA QUESTION DU LIBÉRALISMESUR HAYEK, SCHUMPETER ET QUELQUES AUTRES…

N°4 – Samedi 23 mars 2024, de 10h à 12h

QUELLE DÉMOCRATIE POUR DEMAIN ?  

Introduction aux débats philosophiques en cours sur la “vraie” démocratie (Claude Lefort, Jacques Rancière, Étienne Balibar, Jacques Derrida).

PRÉSENTATION COMPLETE

Historiens et anthropologues s’accordent à reconnaître que la démocratie est née à Athènes au siècle de Périclès où elle s’est maintenue pendant plus d’un siècle. En fait, l’“invention” de la démocratie a libéré Athènes de l’oppression d’une oligarchie tyrannique, et elle l’a aussi sortie de la grande crise dans laquelle l’avait plongée sa défaite lors de la guerre du Péloponèse, mais elle a suscité un certain nombre de critiques ou de réserves de la part des philosophes grecs.

La démocratie athénienne reposait sur deux grands principes : participation égale de tous les citoyens à la vie politique (isonomia), libre exercice de la parole dans la délibération publique (isègoria). Mais l’esclavage existait dans l’Athènes démocratique, et alors que la ville comptait plus de 300 000 habitants, seuls 40 000 hommes avaient accès à la citoyenneté, et donc aussi à la délibération et aux décisions politiques … 

Bien qu’il n’existe aucune filiation directe entre la démocratie athénienne et les démocraties modernes, la première n’en doit pas moins être prise en compte par quiconque veut aujourd’hui réfléchir sur la démocratie, sur ses difficultés et ses possibilités d’avenir, étant donné que les principes de base de la démocratie athénienne sont également accrédités par l’idée moderne de démocratie, mais sur fond d’une réinterprétation véritable, et dans un tout autre contexte. Cette idée présuppose en effet, d’une part, que la liberté soit reconnue comme constitutive de l’être même de l’homme (comme droit naturel et inaliénable de tout homme), et d’autre part, que soit substitué à l’exercice direct de la vie démocratique (lequel n’est viable que dans le cadre d’une cité relativement petite) une autre forme d’exercice de la souveraineté démocratique (représentative ou participative).

La caractérisation donnée par Rousseau de l’idée de démocratie conjugue l’égalité avec la liberté et promeut une conception du gouvernement comme gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. Mais l’idée de « volonté générale » sur laquelle Le Contrat social fonde la souveraineté de peuple a donné lieu a bien des critiques qui ont mis en évidence son caractère fantasmatique ou utopiste. Et effectivement, elle est pour le moins problématique, comme le montre, par exemple, l’usage qu’en fit Saint-Just pendant la révolution française.

Or ces critiques ont apporté de l’eau au moulin des promoteurs d’une tout autre conception de la charte démocratique. Cette charte, libérale, a pour ancêtre Locke ; elle a été énoncée par F. Hayek qui met la démocratie au service de la liberté individuelle, et par J. Schumpeter qui réduit le citoyen au statut de consommateur et qui chante les louanges de « l’entrepreneur innovateur » ; et aujourd’hui, elle régit bon an mal an la quasi totalité des états démocratiques.

Le cycle se propose de soumettre à l’examen le devenir de l’idée de démocratie dans l’histoire de l’Occident et d’analyser les difficultés auxquelles la mise en pratique des principes démocratiques s’est trouvée confrontée, en vue d’introduire au débat très vif sur l’idée de démocratie mené par un certain nombre de penseurs contemporains qui cherchent à comprendre ce qu’il y a d’inconditionnel dans l’exigence démocratique et ce qu’est une politique véritablement démocratique, c’est-à-dire non inféodée au libéralisme ou néo-libéralisme.

– Cycle de cours en présentiel et en visioconférence zoom –

Share This