Lieu : en présentiel à la Maison de la Philosophie.

Programme détaillé : à télécharger.

Inscription au cycle : adhérent 15 €, non adhérent 30 €.

Cycle en visioconférence : ce cycle de cours peut être suivi en visioconférence (via ZOOM). Vous recevrez un lien zoom pour chaque cours.

Cours à l’unité : Ce cycle peut aussi se suivre à l’unité en présentiel, sans s’inscrire à la totalité, en présentiel. Tarif : adhérent : 5 €, non adhérent : 10 €.

Replay : Inclus dans l’inscription au cycle de cours, ainsi que dans le PASS PHILO pour les adhérents.

Réservation obbligatoire : en ligne ou à la Maison de la philosophie.

“La violence met en évidence ceci : si nous restons sur le plan primitif de la réversibilité nous n’aurons pas de solution, car à la violence A répondra la violence B, mais à la violence B va répondre une violence C. Et c’est cela le cycle indéfini.”

Robert Misrahi, L’enthousiasme et la joie

Cycle de cours

 

PENSEZ LA VIOLENCE AUJOURD’HUI

Cycle de 4 cours hebdomadaires par Elisabeth Rigal, agrégée de philosophie et chercheur émérite au CNRS.

 À partir du samedi 22  janvier 2022, le samedi matin de 10h à 12h.

– cycle de cours en présentiel à la Maison de la philosophie et en visioconférence zoom –

Le monde dans lequel nous vivons est quotidiennement assombri par des manifestations de violence, souvent extrêmes, qui le rendent inhumain. Quelles formes a pris la violence contemporaine ? A quelles questions celle-ci nous confronte-t-elle ? Et comment est-il possible de la combattre et d’en contenir les débordements ?

No1 – QU’EST-CE EXACTEMENT QUE LA VIOLENCE ?

Samedi 22 janvier 2022, de 10H à 12H

Dans ses Cahiers pour une morale, Jean-Paul Sartre affirme que « la violence apparaît dans le monde comme pure possibilité dès que l’homme surgit », car elle est un certain « type de rapport à l’autre ». Effectivement, la violence est potentiellement inscrite en tout un chacun, et elle s’exerce aussi bien dans la sphère privée que dans la sphère publique. Elle est donc à la croisée des questions de l’anthropologie et de celles la politique. Or la violence est un phénomène non seulement protéiforme (il existe des formes patentes et des formes larvées de violence), mais aussi bifide (si l’exercice de la violence vise le plus souvent à posséder, à dominer, ou même à détruire, il existe aussi des mises en œuvre de la violence qui visent à libérer les opprimés de leurs chaînes ou à réparer des injustices flagrantes). C’est à l’analyse de ce caractère à la fois protéiforme et bifide des manifestations de violence que je consacrerai la première séance de ce cycle, en m’appuyant sur les analyses de Th. Hobbes, de S. Freud, et de W. Benjamin.

No2 – LA GUERRE, LES GÉNOCIDES, LE TERRORISME

Samedi 29 janvier 2022, de 10h à 12h

La guerre est bien certainement la forme de manifestation la plus emblématique de la violence, non seulement en raison de son caractère meurtrier, mais aussi parce qu’elle induit un déploiement massif de forces qui ébranle la vie de populations entières. Et elle est une forme de violence légitime, puisqu’il existe un droit de la guerre, des lois martiales, etc. En quoi elle se distingue fondamentalement des génocides aussi bien que du terrorisme. Mais la guerre a connu une mutation profonde au cours du siècle dernier grâce aux progrès de la science et des techniques qui ont rendu possible, d’abord la tuerie sans précédent de la Grande Guerre (10 millions de morts), et ensuite les bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki qui ont atteint mortellement les populations civiles qui se trouvaient à l’épicentre de l’explosion et gravement mutilé ou condamné à moyenne échéance celles qui se trouvaient à sa périphérie. Cette mutation ne laisse aucun doute sur le fait qu’un risque d’auto-destruction pèse désormais sur l’humanité. Mais la guerre atomique n’est pas le seul risque majeur auquel nous sommes aujourd’hui confrontés. Le XX° siècle a en effet aussi vu se déployer la folie meurtrière des génocides (Arméniens, Shoah, Tutsis) et celle du terrorisme dont le spectre hante aujourd’hui le monde.

N°3 – PRÉCARITÉ ET EXCLUSION

Samedi 5 février 2022, de 10h à 12h

Deux penseurs contemporains – Étienne Balibar et Bertrand Ogilvie – ont introduit le concept d’« homme jetable » pour rendre compte des formes de « violence extrême » qui sont apparues au cours du XX° siècle et qui témoignent du caractère inhumain de la mondiasation en cours. Et ils ont montré que ne relèvent pas seulement de l’extrême violence les génocides et le terrorisme, mais aussi la précarité et l’exclusion. C’est à ces deux formes larvées d’hyperviolence que je me propose de consacrer la troisième séance de ce cycle. J’analyserai donc les problèmes géopolitiques que soulève la violence engendrée par la logique du capital et par l’incidence des nouvelles technologies sur nos formes de vie, ainsi que les problèmes éthiques auxquels la donne actuelle nous confronte, et je me demanderai comment il est possible de contenir les effets pernicieux de l’hyperviolence dont É. Balibar explique, qu’à la différence de la violence ordinaire, elle n’est pas « institutionnellement convertible ».

N°4 – LE DÉSASTRE ÉCOLOGIQUE

Samedi 19 février 2022, de 10h à 12h

Dans le monde contemporain, la violence ne se manifeste plus seulement dans les rapports des hommes entre eux, mais aussi dans leurs rapports avec la nature. Au cours du XX° siècle, ce que l’on nomme l’« anthropocène », et par quoi l’on désigne l’impact des actions humaines sur le monde environnant, a en effet connu une mutation totale grâce aux progrès considérables des sciences et des techniques et aux nouvelles technologies qu’ils ont engendré. Or cette mutation possède une incidence particulièrement néfaste sur l’écosystème, puisqu’elle est à la source de toute une série de dérégulations (accroisement exponentiel des pollutions, production et accumulation toujours plus grande de déchets, tarissement des ressources naturelles, disparition des espèces, et – last but not least – réchauffement climatique). Elle possèede en outre des effets délétères sur la vie terrestre, comme en témoignent, entre bien d’autres exemples, les répercussions sanitaires et écologiques de l’accident nucléaire de Tchernobyl. Force est donc de reconnaître que l’humanité encourt aujourd’hui le risque d’une catastrophe écologique. Quel type de problèmes soulève la situation particulièrement préoccupante dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui, et quel type de réponse convient-il de leur apporter si nous ne voulons pas que notre monde ne devienne totalement inhabitable ?

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